São Paulo de notre correspondance
A six mois des élections générales, le dernier fusible de Lula, président du Brésil depuis 2003, vient de sauter. Discrédité par une affaire liée au scandale du financement occulte du Parti des travailleurs (PT, la formation du chef de l'Etat), son ministre des Finances, Antonio Palocci, a démissionné lundi.
Homme fort du gouvernement, Palocci était le pilier de la politique économique orthodoxe du Brésil, critiquée par le parti mais qui avait mis fin à la crise des marchés financiers, effrayés par l'arrivée de la gauche au pouvoir de la dixième économie mondiale.
Caisses noires.
Pour Lula, la démission de Palocci était néanmoins devenue inévitable après les aveux de Jorge Mattoso. Président d'une banque publique dépendant des Finances, Mattoso a en effet reconnu avoir accédé sans autorisation judiciaire aux extraits de compte d'un témoin, Francenildo Costa, qui avait mis en cause le ministre devant une commission du Sénat chargée d'enquêter sur les caisses noires du PT. Laissant entendre qu'il a agi sur ordre de Palocci, il a précisé lui avoir personnellement remis la documentation bancaire de Costa, que la presse a ensuite publiée. L'objectif était de discréditer le témoin en tentant de prouver qu'il avait été soudoyé par l'opposition pour démentir les affirmations de Palocci. Ce dernier avait assuré n'avoir jamais mis les pieds dans une villa de Brasília où ses collaborateurs sont accusés d'avoir tenu des réunions «d'affaires» avec des so