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Libération

Fin de cavale pour Taylor au Nigeria

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L'ex-président libérien a été transféré en Sierra Leone pour y être jugé.
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publié le 30 mars 2006 à 20h46

Il est à l'origine de la guerre qui a ensanglanté son pays, le Liberia, de 1989 à 2003 et qui a fait plus de deux cent mille morts. Mais c'est dans un Etat voisin, la Sierra Leone, que Charles Taylor sera jugé par un tribunal spécial institué en 2002 avec le soutien de l'ONU.

Après quarante-huit heures de cavale, Taylor a été arrêté hier au Nigeria, où il s'était réfugié depuis l'été 2003. Après une escale «technique» dans son pays, il a été immédiatement transféré par l'ONU dans les geôles du Tribunal spécial de Sierra Leone. L'ancien rebelle, élu président en 1997, avait été inculpé par cette cour spéciale, il y a trois ans, pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité. De 1991 à 2001, Taylor a financé et soutenu militairement les rebelles sierra-léonais du RUF (Front révolutionnaire uni), pour mieux se servir en diamants dans cette ancienne colonie britannique. Les rebelles du RUF, pour la plupart des enfants-soldats, sont passés à la postérité pour les horribles amputations qu'ils ont infligées aux civils.

Les crimes qui sont imputés à Taylor dans son propre pays attendront. «Une impunité de fait règne au Liberia, déplore Géraldine Mattioli, de Human Rights Watch. Comme souvent, lorsqu'un pays sort d'un conflit, les diplomates ont tendance à mettre en balance justice et paix civile.» Au détriment de la première, et à tort, selon cette juriste : «En 2001, en Sierra Leone, on a décrété une amnistie générale, et la guerre a repris de plus belle six mois plus tard.»

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