Menu
Libération

Les rêves brisés de Saddam

Article réservé aux abonnés
publié le 30 mars 2006 à 20h46

Cette histoire pourrait s'appeler Saddam au pays des merveilles. Elle permet de dissiper les mystères qui entourent l'effondrement brutal de son régime. Pourquoi les forces de la coalition ont-elles pu aller jusqu'à Bagdad sans rencontrer de véritable résistance ? Pourquoi le dictateur irakien a-t-il multiplié les erreurs et entretenu si longtemps le doute sur des armes de destruction massive qui n'existaient plus ? Pourquoi ? Parce que l'homme était coupé de la réalité et plongé dans un univers imaginaire.

Armada. Selon une enquête du Pentagone, Saddam Hussein croyait à ses propres rodomontades. Il ne prenait pas les menaces de George W. Bush au sérieux et, même dans l'hypothèse d'une guerre, était persuadé d'en sortir victorieux. Telles sont les conclusions d'un rapport de plus de 200 pages intitulé «Etude sur les perspectives irakiennes, le point de vue du leadership de Saddam sur l'opération Iraqi Freedom». Ses auteurs ont épluché des milliers de documents officiels et interrogé des dizaines d'anciens hauts responsables civils et militaires irakiens. Ils affirment qu'à la veille des hostilités, alors que les Etats-Unis massent une armada dans le Golfe, Saddam redoute un coup d'Etat, un nouveau soulèvement chiite, voire une agression de ses voisins iraniens ou turcs, mais pas une attaque américaine. A la veille de l'invasion, «on était plus préoccupés par la Turquie et l'Iran», déclare le directeur général des renseignements militaires.

L'une des raisons de cet incroyable a