Menu
Libération

Procès Milosevic: un «gâchis» pour la crédibilité du TPI

Article réservé aux abonnés
La mort en prison de l'ex-président yougoslave embarrasse le tribunal.
publié le 30 mars 2006 à 20h46

La Haye envoyé spécial

C'est un ancien membre du TPI qui ne s'embarrasse pas de la langue de bois : «Finalement, Milosevic a gagné. C'est une putain d'occasion ratée.» Ce fonctionnaire, resté fidèle à l'esprit et à l'action du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie, ne cesse de penser au «gâchis» d'un procès-fleuve qui arrivait enfin à son terme. Et partage «l'amertume des gens qui ont tant travaillé pendant toutes ces années, et surtout celle des victimes».

«Gâchis», «amertume», mais aussi «choc», «tragédie», «tribunal démonétisé», les diagnostics au sein même de la maison ne laissent guère de place à l'optimisme. Deux semaines après la mort de l'ex-président yougoslave dans sa cellule de Scheveningen, l'institution traverse sa pire crise depuis sa création en 1993. «On va passer comme le tribunal qui n'aura pas pu juger l'architecte numéro 1 de dix années de guerre dans les Balkans, admet Christian Chartier, le porte-parole du TPI. Comme à Nuremberg avec Hitler.» Les critiques en effet n'ont pas manqué. «Elles ont fait mal», lâche le juge Jean-Claude Antonetti. Et il n'est pas dit qu'elles s'éteignent avec la clôture officielle du dossier Milosevic. D'autant que des interrogations risquent d'empoisonner le tribunal quelque temps.

Etat de santé. Pourquoi l'heure et le jour précis du décès ne sont-ils toujours pas connus ? Quels étaient le régime de détention de Milosevic et la nature des contrôles auxquels il était soumis ? Des médicaments périmés (de l'alcool ?) o