Interminable trente et un ans , le conflit porte sur une zone désertique mais riche en phosphates que se disputent le Maroc et le Front Polisario, soutenu par l'Algérie. Depuis 1975, on ne compte plus les plans et les «émissaires spéciaux» de l'ONU usés par cette affaire. Plaçant de multiples fois «au bord de la guerre» Alger et Rabat, les deux grands rivaux du Maghreb, ce conflit, bien que dit «de faible intensité», mobilise les diplomaties française et américaine. Générant des dépenses militaires astronomiques, il bloque en outre toute construction du Maghreb.
Alors qu'une fois de plus les Nations unies s'apprêtent à examiner ce dossier, le Maroc lance une offensive diplomatique d'envergure qui conduira, vendredi à Paris, Taïeb Fassi Fihri, son ministre adjoint des Affaires étrangères. Objectif ? Trouver une alternative au référendum d'autodétermination, que Rabat refuse et que l'ONU n'a pu jusqu'ici organiser pour cause de désaccords sur la composition du corps électoral.
Grain de sable. Le royaume chérifien n'a pas lésiné sur les moyens. Alors que l'on disait la région en proie à des «manifestations indépendantistes», le roi Mohammed VI y a effectué à partir du 19 mars une tournée de six jours, se rendant à deux reprises à Maatallah, un faubourg d'El Ayoune, chef-lieu du Sahara occidental et bastion du Polisario. Il y a réaffirmé que le Sahara occidental resterait marocain et qu'il «ne saurait être question d'en lâcher un seul grain de sable». Mais il a pris soin de com