Sao Paulo de notre correspondante
Rendu mercredi, le rapport final de la commission parlementaire chargée d'enquêter sur les irrégularités commises par le Parti des travailleurs (PT) est accablant pour la formation de Lula, le président du Brésil. Résultat de neuf mois de travaux, le texte de près de deux mille pages confirme que le PT a renfloué illicitement ses caisses et payé des députés pour qu'ils votent en faveur des projets de loi du gouvernement.
Osmar Serraglio, rapporteur de la commission, exempte néanmoins Lula de toute responsabilité dans le scandale. Selon lui, le chef de l'Etat ne négocie pas personnellement avec le Congrès et «n'était donc pas forcément au courant de ce qui se passait». «S'il ne lui était pas difficile de s'apercevoir que sa majorité parlementaire était forgée de façon anormale, rien ne prouve pour autant qu'il ait fait preuve d'omission», dit le texte, qui précise qu'une fois mis au courant de l'achat de voix le Président a pris des mesures.
La levée du secret bancaire de Marcos Valério, publicitaire et trésorier informel du Parti des travailleurs, a révélé qu'il avait versé de l'argent, pour le compte du PT, à dix-huit députés appartenant à des partis de la coalition de Lula. Le PT admet certes avoir bénéficié de «fonds non comptabilisés» l'équivalent de près de 21 millions d'euros , mais affirme s'en être servi pour rembourser les dettes contractées par ces députés pour financer leur campagne électorale, et non pas pour acheter leur vote. S