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Libération

L'otage américaine Jill Carroll libérée à Bagdad

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publié le 31 mars 2006 à 20h46

Filmée en plan serré, Jill Carroll porte un hijab sur la tête et une longue robe grise. Dans un court message, elle affirme être en «bonne forme» et avoir été «bien traitée» par ses ravisseurs. En Irak, la séquence télévisée fait partie du rituel macabre des prises d'otage. Mais cette fois, l'image est trompeuse : la journaliste américaine est libre. Elle vient d'être remise par ses geôliers au Parti islamique irakien. Et cette formation sunnite retransmet l'événement sur sa chaîne privée TV Bagdad.

Fenêtres fermées. La jeune femme a été relâchée hier après treize semaines de captivité. Elle affirme ignorer pourquoi et par qui elle était détenue. «Ils sont juste venus me dire ce matin qu'ils allaient me libérer.» Selon son témoignage à TV Bagdad, elle était gardée dans un lieu meublé, aux fenêtres fermées, et ne pouvait se déplacer «qu'entre la chambre et les toilettes». Elle ne recevait aucune information. «Ils m'ont autorisée une seule fois à lire un journal et une seule fois à voir la télévision, mais ce n'était pas suffisant pour avoir une idée de ce qui se passait dans le monde.»

Jill Carroll, 28 ans, était installée à Bagdad depuis 2003 et travaillait pour le quotidien américain Christian Science Monitor. Le 7 janvier dernier, elle devait interviewer un important chef sunnite, Adnane Doulaïmi, dans le quartier d'Adel, à l'ouest de la ville. Son rendez-vous lui a fait faux bond et, sur le chemin du retour, sa voiture est tombée dans une embuscade. Son interprète, Allan En