L'ancien président du Liberia, Charles Taylor, sera cet après-midi dans le box des accusés du Tribunal spécial pour la Sierra Leone. Sa comparution initiale marque une sorte de couronnement pour cette institution créée en 2002, à la suite d'un accord entre l'ONU et le gouvernement de Freetown.
Mais son «triomphe» sera de courte durée. Pour des raisons politiques et sécuritaires, le procès de Taylor, accusé de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité en Sierra Leone, devrait être aussitôt «dépaysé» à La Haye, siège de la Cour de justice internationale. Les autorités néerlandaises ont donné leur accord, à condition que cette décision fasse l'objet d'une résolution de l'ONU et que Taylor soit détenu dans un autre pays, une fois le verdict rendu. Même prisonnier, le président libérien déchu fait toujours peur.
Le procureur du Tribunal de Freetown a lui-même préconisé le transfert loin de l'Afrique de l'Ouest d'un prisonnier pourtant ardemment recherché depuis son inculpation, en 2003. «Je ne veux pas qu'il fasse appel sur la base du fait qu'il est l'homme le plus haï de Sierra Leone et que ses défenseurs disent que son procès a lieu dans une atmosphère hostile», a justifié Desmond da Silva. Charles Taylor est accusé d'avoir financé et armé les rebelles du Front révolutionnaire uni (RUF, en anglais), qui ont fait régner la terreur, de 1991 à 2001, dans cette ancienne colonie britannique. L'actuelle présidente du Liberia, Ellen Johnson Sirleaf, plaide, elle aussi, pour un pro