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Libération

Schröder, «camarade gazier» en odeur de corruption

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publié le 3 avril 2006 à 20h49

Berlin de notre correspondante

L'affaire commence à sentir le gaz. En décembre, la nomination de Gerhard Schröder à la présidence d'un consortium dirigé par Gazprom, et chargé de construire un gazoduc entre l'Allemagne et la Russie, avait suscité une vive polémique en Allemagne (Libération des 11 et 14 décembre 2005). Le fait que Schröder ait accepté, un mois après avoir quitté la chancellerie, un poste aussi lucratif (on sait depuis jeudi qu'il sera payé 250 000 euros par an) pour un projet auquel il avait oeuvré en tant que chancelier avait provoqué l'indignation de toute la classe politique allemande, SPD compris.

Ce week-end, le scandale a rebondi. Selon les informations de plusieurs médias allemands, le 24 octobre dernier, le gouvernement rouge-vert, qui venait d'être battu aux législatives mais était encore en fonction, a accepté d'apporter une garantie de crédit de 900 millions d'euros pour le compte de Gazprom. Destinée à couvrir la construction du gazoduc sur le tronçon russe, de la Sibérie jusqu'à Saint-Pétersbourg, cette garantie a été approuvée par une commission gouvernementale. Mais la commission budgétaire du Bundestag, elle, vient seulement d'être saisie du dossier. Selon le quotidien Süddeutsche Zeitung, plusieurs membres de cette instance qui doit examiner les documents, mercredi, jugent d'ores et déjà l'ensemble du processus plutôt inhabituel. Car non seulement l'Etat s'est porté garant du gazoduc sur le plan politique, mais aussi sur le plan économique. Sou