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Les handicapés, doublement victimes du tremblement de terre au Pakistan

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Près de 1 500 rescapés du séisme d'octobre sont paraplégiques ou ont subi une amputation.
publié le 5 avril 2006 à 20h50

Mansehra envoyée spéciale

A l'Institut national pour les handicapés d'Islamabad, quatre-vingt-dix femmes sont soignées dans des préfabriqués. C'est la nouvelle unité pour paraplégiques, créée pour accueillir des blessés du tremblement de terre. Il y a encore des arrivées quotidiennes, comme la jeune Aisha, couvée des yeux par son père. Squelettique, elle semble bien plus jeune que ses 15 ans. Son père soupire : «Il fallait que je reste au village avec mes enfants, ma femme a été tuée. Je ne pouvais pas descendre pour aller récupérer des rations de nourriture.»

«Certains patients arrivent trop tard dans notre centre, déclare un médecin. Souvent, ils ont été soignés dans un hôpital local, avec un traitement inapproprié.» Aisha ne pourra plus marcher, mais Samia, elle, tente de traverser le couloir entre les lits et les fauteuils roulants, appuyée sur des barres de fer. Elle grimace, les jambes chancelantes. D'ici quelques semaines, elle devrait marcher pourtant comme avant, avant que son école ne s'écroule, tuant plusieurs de ses camarades.

Chiffre considérable. Le séisme du 8 octobre dernier dans le nord du Pakistan a fait plus de 70 000 blessés. Parmi eux, près de 1 500, dont 60 % de femmes, sont désormais handicapés après une amputation ou une blessure à la colonne vertébrale. Certains sont soignés dans les centres spécialisés de la capitale et de Muzaffarabad, d'autres ont disparu dans la nature. Mille cinq cents, un chiffre considérable, selon Arnaud Quemin, de l'ONG Handica