Londres de notre correspondante
Abattu de plusieurs balles de fusil à pompe, mais aussi probablement torturé, une main presque coupée à hauteur du poignet : c'est l'état dans lequel la police irlandaise a retrouvé, mardi en fin d'après-midi, le corps de Denis Donaldson, un militant historique de Sinn Féin, le parti des catholiques républicains. Jusqu'en décembre dernier, il incarnait la figure presque parfaite du militant engagé depuis son adolescence dans le combat nationaliste. Alors qu'il était un membre discret mais influent de Sinn Féin, alors qu'il était un membre de l'IRA (Armée républicaine irlandaise), alors qu'il était celui en qui l'on avait une totale confiance, Donaldson est soudain devenu le pire des traîtres, un Irlandais retourné par les Britanniques dès le début des années 80, un espion, payé petitement, par la police anglaise et les services de renseignement du MI5 pour observer le moindre des mouvements de ses plus proches : Gerry Adams, le leader de Sinn Féin, Martin McGuiness, Gerry Kelly et tant d'autres.
Effraction. La police a été alertée mardi qu'une maison isolée, dans le comté de Donegal, à l'extrême nord-ouest de la République d'Irlande, dans le village de Glenties, avait fait l'objet d'une probable effraction. Denis Donaldson y vivait reclus depuis janvier dernier. L'assassinat a été commis deux jours avant que le Premier ministre britannique et son homologue irlandais ne présentent une nouvelle feuille de route pour essayer de remettre en oeuvre l