Gaza envoyé spécial
Dure leçon pour le nouveau ministre palestinien des Affaires étrangères, Mahmoud Zahar, empêtré dans un énorme quiproquo diplomatique. Une lettre adressée mardi au secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, et portant la signature de ce leader du Hamas, laissait entendre que son gouvernement pourrait un jour reconnaître le droit à l'existence d'Israël en évoquant «une solution prévoyant deux Etats». Cette formulation, validée par le paraphe d'un des principaux théoriciens du mouvement, a fait l'effet d'une bombe. Et l'observateur de la délégation palestinienne au siège de l'ONU, Ryad Mansour, de se féliciter d'un «infléchissement» des positions du Hamas, dont la charte prône toujours l'anéantissement d'Israël.
Pris en défaut. A Gaza, en revanche, Mahmoud Zahar est entré dans une rage noire en découvrant les extraits de la missive publiée par l'AFP. Le ministre a d'abord suspecté une manipulation journalistique avant de se pencher à nouveau sur le texte original, écrit en anglais par les diplomates de son administration chargés des relations avec l'ONU, pour finalement réaliser que sa vigilance et son niveau d'anglais avaient été pris en défaut.
«Le but de cette lettre était d'attirer l'attention de la communauté internationale sur l'escalade de l'agression israélienne contre le peuple palestinien depuis deux jours et prier le secrétaire général, Kofi Annan, d'intervenir en urgence pour y mettre un terme», confie un très proche conseiller du ministre.