Budapest envoyée spéciale
Silhouette longiligne, un air de premier de classe avec ses lunettes finement cerclées et ses cheveux raides séparés par une raie, Ferenc Gyurcsany, 44 ans, grimpe à la tribune à grandes enjambées. La danseuse en minijupe et son partenaire arrêtent aussitôt leur rock endiablé. Le Premier ministre hongrois, patron du Parti socialiste, entame son troisième meeting électoral de l'après-midi à Budapest avec une énergie apparemment intacte. «Dans ce quartier de Kobanya, vous avez une tradition ouvrière dont vous vous pouvez être fiers, lance-t-il. Nous comptons sur vous pour continuer à bâtir la croissance.»
Blairiste.
En cravate rouge, couleur du PS, et costume bleu marine bien coupé, Gyurcsany brode ensuite sur ses thèmes de campagne. Depuis quatre ans, la Hongrie a été bien gérée, les salaires ont augmenté, la croissance ne s'est pas démentie. Face à l'agressivité du Fidesz (droite, au pouvoir de 1998 à 2002), leurs adversaires aux législatives de dimanche, les socialistes préfèrent l'harmonie entre Hongrois. «Il n'y a qu'un seul parti qui salit les affiches de son concurrent», clame-t-il alors que les pancartes de ses supporters barrées du très minimaliste slogan du PS «Igen» (Oui) se lèvent dans la foule. Seule promesse : les retraites de ceux qui ont cessé de travailler au début des années 90 avant l'hyperinflation qui a rogné leurs pensions seront revalorisées.
Il serait vain de chercher d'autres touches sociales dans son discours. Leader des