Londres de notre correspondante
Ce n'est pas la première fois qu'ils montrent leur impatience. Mais cette fois, Tony Blair et Bertie Ahern ont signifié un ultimatum aux élus catholiques et protestants d'Irlande du Nord pour qu'ils fassent revivre les institutions politiques nées de l'accord du vendredi saint de 1998. Les Premiers ministres britannique et irlandais ont fixé le 24 novembre comme date butoir pour l'achèvement de ce processus. Les élus de l'assemblée régionale de Stormont sont appelés à siéger de nouveau à partir du 15 mai. Ils auront alors un délai de six à douze semaines pour désigner un gouvernement autonome et, plus dur encore, définir les responsabilités du Premier ministre et du vice-Premier ministre.
Pour fixer un ultimatum, il ne faut pas seulement montrer de la conviction. Hier, Blair et Ahern ont essayé d'ouvrir de réelles perspectives, le premier en évoquant les bienfaits de la compétition économique, le second en tentant de redire l'avantage qu'il y aurait pour ces élus à s'impliquer dans les problèmes quotidiens de santé ou d'éducation de leurs concitoyens. Mais ils font surtout peser sur la classe politique nord-irlandaise un double couperet. En cas d'échec, les gouvernements irlandais et britannique «feront face à leurs responsabilités» et prendront en charge l'administration de la province. Sans retour en arrière possible : les élections pour l'assemblée régionale, qui sont prévues en mai 2007, seront alors annulées. A cette sanction s'ajoute une m