Ils n'étaient pas moins de trois kamikazes, ceinturés d'explosifs. Ils ont actionné leur charge au milieu des fidèles qui quittaient la mosquée chiite de Bouratha, dans le nord de Bagdad, après la prière du vendredi. Ce triple attentat a fait 79 morts et 138 blessés, selon un décompte de la police. La veille, les chiites, la première communauté du pays, avaient déjà été pris pour cible à Najaf, leur ville sainte. Une voiture piégée avait explosé près du sanctuaire qui abrite le tombeau de l'imam Ali, tuant au moins 10 personnes.
Trois ans après la chute de Bagdad, symbolisée par le déboulonnage d'une immense statue de Saddam Hussein le 9 avril 2003, le pays sombre dans la guerre civile. Les affrontements interconfessionnels font rage depuis la destruction d'un des principaux lieux saints chiites, à Samarra, en février. La mosquée de Bouratha, ensanglantée vendredi, est contrôlée par le Conseil suprême de la révolution islamique en Irak (CSRII), la principale formation chiite du pays dirigée par Abdel Aziz Hakim.
L'absence de toute perspective politique ne peut qu'encourager cette fureur meurtrière. Le blocage institutionnel est total. Près de trois mois après la tenue d'élections générales, le nouveau gouvernement n'a toujours pas été formé. Le Premier ministre sortant, un chiite conservateur, Ibrahim al-Jaafari, insiste toujours pour se succéder à lui-même malgré l'hostilité d'une grande partie de l'Assemblée. Au sein même de sa propre coalition, plusieurs dirigeants le conju