Ollanta, le «guerrier qui voit tout» en langue indienne aymara, se voit déjà président du Pérou. Les sondages le donnent en tête au premier tour de l'élection présidentielle de dimanche. Cet ancien officier de 43 ans, «nationaliste», «anti-impérialiste» et «antimondialiste» tournait à plus de 30 % dans les intentions de vote, une bonne coudée devant ses deux principaux adversaires, la candidate de centre droit Lourdes Flores (Unité nationale), déjà candidate malheureuse à deux reprises, et le social-démocrate de l'Apra (Alliance populaire révolutionnaire américaine), l'ex-président Alan Garcia, qui avait conduit son pays à la faillite économique dans les années 1980.
Pour l'emporter dimanche ou au second tour, le 7 mai , Ollanta Humala devra s'employer à faire oublier son passé fougueux et... son nom de famille. Avant de s'en éloigner, il y a quelques mois à peine, le «guerrier» a longtemps baigné dans l'«ethnocacérisme», une idéologie indigéniste, ultranationaliste et militariste fondée par son père, Isaac Humala. L'ethnocacérisme vient à la fois de l'admiration pour le maréchal Andrés Cacéres, héros de la résistance après l'occupation chilienne lors de la guerre du Pacifique (1879- 1883) et de la revendication de la «race du cuivre», la «race indienne» : «L'espèce humaine» est divisée «par nature, en quatre races ou ethnies : noire, blanche, jaune et cuivrée», assenait Isaac Humala dans son programme, il y a trois ans. Venu du marxisme clandestin dans les années 50, Huma