A N'Djamena
Les déboires du président du Tchad, Idriss Déby, pourraient-ils porter un coup fatal à la présence française à N'Djamena ? Depuis des mois, le chef de l'Etat de cette ancienne colonie française doit faire face à des attaques rebelles menées depuis le Soudan voisin et à une vague de défections sans précédent dans son proche entourage. A la mi-mars, il a paré de justesse un coup d'Etat dans la capitale. Son retour en catastrophe d'un déplacement en Guinée a été permis par les militaires français de l'opération Epervier qui avaient, au préalable, sécurisé l'aéroport. Quelques jours plus tard, un quotidien d'opposition titrait : «Comment la France a sauvé Déby».
«Sans la France, le régime de Déby serait tombé depuis longtemps», estime un membre du clan présidentiel, exprimant un sentiment largement partagé à N'Djamena. Depuis les tentatives de déstabilisation libyennes des années 80, Paris a déployé un dispositif militaire baptisé «Epervier». Actuellement, 1 100 soldats tricolores sont sur le terrain. «Ils accomplissent une mission de dissuasion vis-à-vis de menaces extérieures et fournissent une aide logistique aux forces armées tchadiennes, explique-t-on à l'état-major des armées à Paris. En aucun cas, nos soldats ne participent aux combats.»
«Chef militaire». Mais pour combien de temps ? La confusion qui règne au Tchad complique singulièrement cette profession de foi. Car les rebelles qui multiplient les raids à l'est sont, certes, installés dans un pays étranger, en