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Libération

Irak : les Arabes inquiets de la mainmise chiite

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Le président égyptien dénonce l'infiltration du pouvoir irakien par l'Iran.
publié le 10 avril 2006 à 20h53

Sur l'Irak, Hosni Moubarak a dit tout haut ce que les dirigeants arabes pensent tout bas. Dans une interview samedi à la chaîne Al-Arabiya, le Président égyptien a convenu qu'il y avait «une guerre civile » en Irak, depuis l'attentat contre le mausolée chiite de Samarra, le 22 février. Surtout, que ce conflit risque de profiter avant tout à l'Iran, soupçonné d'avoir infiltré au plus haut niveau les partis chiites qui dirigent l'Irak.

Le raïs égyptien craint par-dessus tout que le chaos ambiant ne mène à un démembrement de l'Irak, dans lequel les chiites, majoritaires avec 65 % de la population, se tailleraient la part du lion. Or ces derniers, argumente Moubarak, «sont en général toujours loyaux à l'Iran et non aux pays dans lesquels ils vivent». Une assertion contredite par l'attitude des chiites d'Irak, restés loyaux à Bagdad pendant la longue guerre (1980-1988) contre Téhéran. Mais aujourd'hui, les rapports faisant état d'une influence iranienne jusqu'au sein du ministère de l'Intérieur irakien se multiplient.

Le roi Abdallah II de Jordanie avait déjà dénoncé l'émergence d'un «arc chiite» allant de Téhéran à Beyrouth. L'Arabie Saoudite s'inquiète aussi du sort fait aux sunnites d'Irak, qui ont régné sans partage jusqu'à la chute de Saddam Hussein. Une préoccupation dictée par la crainte de voir l'Iran émerger comme la superpuissance régionale et par la présence d'une forte minorité chiite dans la partie orientale et pétrolifère du pays.

Les propos maladroits du président égy