Moscou de notre correspondante
Alexandre Loukachenko s'est intronisé tout seul samedi pour son troisième mandat de Président de la Biélorussie, sans aucun chef d'Etat étranger. Pas même son principal «allié» Vladimir Poutine qui s'est contenté d'un coup de fil. Pour donner un peu de relief à la cérémonie, le dictateur biélorusse a revêtu l'uniforme militaire et passé en revue une parade sur la place d'Octobre, là même où, deux semaines plus tôt, quelques milliers d'opposants contestaient les 83 % de voix qu'il s'est octroyées aux élections. Cette présidentielle s'est soldée par plus de 900 arrestations, dont l'un des candidats, Alexandre Kozouline, connu comme «l'homme de Moscou» au sein de l'opposition biélorusse, est toujours emprisonné.
Moscou et Minsk ont développé ces dernières années une relation parfaitement sadomasochiste, l'amour en moins. La Russie de Vladimir Poutine subventionne le régime de Loukachenko, à hauteur d'au moins 4 milliards de dollars par an, sous forme de gaz et de pétrole vendus à «prix d'ami», mais Moscou prend aussi un malin plaisir à affaiblir Loukachenko, pour qu'il reste à sa merci.
Sitôt Loukachenko réélu pour six ans, Gazprom, le quasi-monopole du gaz russe, a ainsi annoncé que le prix du gaz, actuellement vendu à Minsk au prix de 47 dollars les 1 000 m3 (contre près de 230 dollars pour l'UE), sera triplé en 2007. A moins que la Biélorussie ne cède le contrôle de ses tuyaux, a indiqué Gazprom.
«Péquenot» biélorusse. «La relation personnelle entr