Oust-Ordynski envoyée spéciale
Au milieu des steppes de Sibérie, Oust-Ordynski est une «capitale» toute en cahutes de bois, plus ou moins déglinguées.
Comme dans beaucoup de villages de Russie, l'eau et le gaz ne sont toujours pas arrivés jusqu'à ces cabanes, et, dans les rues, on voit des enfants et des babouchka tirer de gros bidons sur leurs traîneaux. Mais, ces dernières années, Oust-Ordynski pouvait au moins se dire «capitale» d'un district autonome bouriate de 140 000 âmes (dont 36 % de Bouriates), capitale d'un des 89 sujets de la Fédération de Russie.
«Nous avions notre propre gouvernement, notre Parlement, et nous allions directement à Moscou régler nos problèmes» raconte, déjà nostalgique, un haut fonctionnaire, dans le petit préfabriqué l'un des rares bâtiments construits en dur à Oust-Ordynski qui abrite l'administration du district. Dans le cadre de ses efforts pour recentraliser et réorganiser le contrôle de l'immense Russie, Vladimir Poutine a ordonné la fusion de ce petit district bouriate avec la région d'Irkoutsk qui l'entoure. Un référendum est prévu le 16 avril dans les deux régions pour sceller l'union.
«Moscou veut un vote positif, le vote sera positif»
«Evidemment, à Oust-Ordynski, tout le monde, Russes ou Bouriates, est contre cette fusion qui va faire disparaître notre autonomie, explique un autre haut fonctionnaire du district bouriate. Mais ne vous inquiétez pas, le 16 avril nous assurerons tout de même un vote positif. Moscou veut un vote positif,