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Libération

Un dissident chinois battu à mort par la police

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Du Ronglin participait à une grève de la faim tournante contre la répression policière.
publié le 12 avril 2006 à 20h54

Pékin de notre correspondant

L'un des nombreux grévistes de la faim, qui s'était mobilisé depuis février pour protester contre les violences policières, est lui-même mort sous les coups, à Shanghai, ont confirmé hier ses amis. Du Ronglin, un homme d'affaires, est mort de ses blessures le 19 mars dans un hôpital de la ville, deux jours après avoir été relâché par la police. «Selon un rapport médical, la cause du décès provient d'hémorragies internes au cerveau et à l'abdomen résultant de coups», a précisé l'association des Défenseurs des droits de l'homme en Chine.

A l'instar de centaines d'autres, Du Ronglin participait à un mouvement de grève de la faim «tournant», lancé le 4 février, par l'avocat Gao Zhisheng (Libération du 13/2/06). Les participants s'élèvent contre les tabassages dont sont victimes un nombre croissant d'hommes de loi, défenseurs du droit du travail, militants des droits de l'homme et journalistes qui dénoncent les abus de pouvoir. Le jeûne, de vingt-quatre ou quarante-huit heures, était de nature symbolique, et s'effectuait en privé.

La répression s'est néanmoins abattue sur ce discret mouvement pacifique, afin de le briser. Hu Jia, un militant des droits des personnes atteintes du sida, a été détenu quarante et un jours dans un «village de vacances» de la banlieue de la capitale, par sept policiers. Les Nations unies, au travers d'Onusida, s'étaient inquiétées de sa disparition. Relâché le 28 mars, Hu Jia dit avoir poursuivi sa grève de la faim en détentio