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Libération

Présidentielle à couteaux tirés au Mexique

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Le candidat de gauche, López Obrador, soupçonné d'être financé par Chávez.
publié le 13 avril 2006 à 20h55

Mexico de notre correspondante

Depuis quelques semaines, la polémique enfle au Mexique sur les liens supposés entre le président vénézuélien, Hugo Chávez, bête noire de Washington en Amérique latine, et le candidat de la gauche, favori des sondages pour la présidentielle du 2 juillet, Andrés Manuel López Obrador, dit «Amlo», du Parti de la révolution démocratique (PRD). L'un de ses principaux adversaires, Felipe Calderón, du parti conservateur au pouvoir (PAN, Parti d'action nationale), l'a à demi-mot accusé d'être financé par le pétrole de Chávez. Au point d'obtenir une enquête de l'Institut fédéral électoral, chargé de superviser le bon déroulement des opérations. Un spot électoral du PAN juxtapose des images de López Obrador et de Hugo Chávez pour conclure : «Le pays est en danger.»

Face à cette artillerie lourde de la droite mexicaine, qui peine à décoller dans les sondages, Amlo crie au complot et nie toute relation avec le président vénézuélien : «Je ne le connais pas, je ne lui ai même jamais parlé au téléphone. J'affirme que jamais je ne demanderai d'argent à l'étranger. Je ne veux pas arriver pieds et poings liés à la présidence.»

Déjà l'année dernière des accusations lancées par le président sortant, Vicente Fox, sur de prétendues irrégularités dans l'achat d'un terrain avaient failli disqualifier López Obrador comme candidat potentiel à la présidentielle. Seule la mobilisation des Chilangos (habitants de Mexico) en faveur de leur maire avait fait reculer le pouvoir.