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Libération

L'islam, pomme de discorde aux Pays-Bas

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Tollé après la publication d'un rapport qui dénonce l'aversion injustifiée envers l'islam.
publié le 14 avril 2006 à 20h55

Amsterdam de notre correspondante

Un rapport sur «les dynamiques de l'activisme islamiste» a semé la discorde aux Pays-Bas. Le document, publié le 11 avril par le Conseil scientifique pour la politique gouvernementale (RWW), un organe consultatif, met en garde contre une «aversion injustifiée» à l'égard de l'islam. Jan Schoonenboom, le chercheur qui a supervisé le rapport, a reproché aux politiciens les plus critiques à l'égard de cette religion de «jouer sur la peur et les tripes». Allant à contre-courant de l'opinion néerlandaise, la plus effrayée par l'islam en Europe, le RWW affirme que cette religion n'est pas si «arriérée». Et de citer le nouveau code de la famille au Maroc, favorable aux femmes. Le rapport ne recommande pas seulement de prendre contact avec le Hamas, une organisation certes terroriste mais «démocratiquement élue» en Palestine. Il conseille aussi au gouvernement de se montrer plus critique à l'égard des atteintes aux droits de l'homme perpétrées par des pays alliés, tels que les Etats-Unis, Israël et la Russie.

Les réactions ont fusé, furieuses. Ayaan Hirsi Ali, proche du cinéaste Theo Van Gogh, assassiné le 2 novembre 2004 par un islamiste néerlando-marocain, a traité Jan Schoonenboom de «charlatan» et demandé une enquête sur l'utilité du RWW. «Des balivernes», a réagi de son côté Maxime Verhagen, le chef du groupe parlementaire chrétien démocrate (CDA, au pouvoir), accusé par Jan Schoonenboom d'avoir parlé de manière «irresponsable» d'une éventuelle in