Le Caire de notre correspondante
Neuf cents prisonniers islamistes ayant renoncé à la violence ont été libérés ces deux dernières semaines par les autorités égyptiennes. Ils sont présentés comme des repentis des Gamaat al-Islamiya, qui avaient terrorisé l'Egypte pendant les années 80-90, en s'attaquant aux hautes personnalités du pays, aux coptes, aux policiers et aux touristes. En 1997, plus de 60 personnes, dont 58 touristes, avaient ainsi été assassinées par un commando des Gamaat à Louxor. Un massacre qui était intervenu alors que les chefs emprisonnés des Gamaat avaient déjà entamé des négociations secrètes avec les autorités. En 1998, le mouvement terroriste, exsangue, finissait par proclamer une trêve, depuis respectée. Le résultat d'années de traque féroce menée par les forces de sécurité. L'Egypte avait d'ailleurs subi de lourdes critiques internationales pour la violence de sa répression.
Ces libérations s'inscrivent donc dans le cadre de ces années de négociations, ponctuées par des déclarations à la presse des leaders du mouvement réaffirmant leur renonciation aux attentats. Cette nouvelle doctrine, plus orientée vers le combat politique, avait été explicitée dans un livre paru en 2003 avec la bénédiction tacite des autorités égyptiennes. Depuis, plusieurs islamistes dont de hauts cadres du mouvement ont été élargis, mais c'est la première fois qu'une libération de telle ampleur a lieu. Les raisons de cette subite mansuétude des autorités restent confuses. Pour