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Libération

Un chef de milice congolais essuie les plâtres à la CPI

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publié le 14 avril 2006 à 20h55

La Haye envoyé spécial

Fatou Bensouda ne cède pas à l'exubérance. Il n'empêche, la procureure adjointe de la Cour pénale internationale (CPI) savoure encore une première pour ce tribunal permanent institué en juillet 2002 : la capture, puis la comparution le 20 mars du chef de milice congolais, Thomas Lubanga. «Pour nous, c'est un moment capital et un message clair envoyé à tous ceux qui ont commis des crimes. Nous leur disons : "Vous aussi serez pourchassés à un moment ou un autre car nous sommes là pour longtemps".» Pas de doute, cette arrestation tombe à point nommé pour la CPI, colosse judiciaire de papier depuis sa création. Car malgré la filiation martelée et revendiquée avec le procès des dignitaires nazis à Nuremberg en 1945, la cour de La Haye souffre toujours du manque de reconnaissance officielle des Etats-Unis, qui redoutent que des Américains, et surtout des soldats, y soient déférés.

Voeux exaucés. Jusqu'à l'automne dernier, la CPI péchait également par manque de crédibilité et d'efficacité : pas de mandats d'arrêt, peu d'enquêtes et guère plus de moyens. Un semblant d'activité s'est pourtant développé. En décembre, le procureur Luis Moreno-Ocampo espérait que les premiers accusés de la CPI «arriveraient à La Haye lors de la première moitié de 2006, afin que nous puissions entamer les premiers procès». Ses voeux ont été exaucés. Le 4 avril, il a même annoncé : «Dans les mois qui viennent, nous déciderons de poursuites à l'encontre d'un autre chef d'un autre group