Menu
Libération

Manifestation de soutien à Guy-André Kieffer

Article réservé aux abonnés
La famille du journaliste enlevé en 2004 dénonce l'inertie de Paris et d'Abidjan.
publié le 17 avril 2006 à 20h56

Deux ans après la disparition toujours non élucidée de Guy-André Kieffer en Côte-d'Ivoire, des proches et sa famille se sont rassemblés hier sous le portrait du journaliste, érigé place de la Nation à Paris, pour dénoncer «l'inertie» des autorités françaises et ivoiriennes sur ce dossier. «L'enquête piétine, constate Me Chantal Hounkpatin, l'une des avocates de la famille Kieffer. Il n'est pas normal qu'au bout de deux ans rien n'ait abouti.»

Installé à Abidjan depuis 2002, Guy-André Kieffer, un ancien du quotidien économique français la Tribune, travaillait comme journaliste indépendant pour la Lettre du Continent et plusieurs journaux ivoiriens. Au moment de sa disparition, le 16 avril 2004, il enquêtait sur des malversations dans la filière cacao, sujet extrêmement sensible dans ce pays qui en est le premier producteur mondial. Selon son frère, Bernard Kieffer (Libération du 15-16/04/06), le journaliste, qui a été enlevé en plein jour sur le parking d'un supermarché, enquêtait également sur des achats d'armes par le régime du président Gbagbo et sur «le financement occulte de partis politiques étrangers, notamment français». Le beau-frère de l'épouse du président ivoirien, Michel Legré, la dernière personne à avoir vu Guy-André vivant, a été inculpé par la justice ivoirienne mais remis en liberté. Un juge d'instruction a demandé sans succès à l'entendre en France, a rappelé Me Hounkpatin, qui a dénoncé «la désinvolture avec laquelle la famille est traitée» par le ministère