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Libération

Comment Blair récompense ses généreux donateurs

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Les sponsors occultes du Labour obtenaient des pairies ou des médailles.
publié le 19 avril 2006 à 20h58

Londres de notre correspondante

Les enquêteurs de Scotland Yard vont-ils pousser leurs investigations jusqu'au bout et frapper au 10, Downing Street pour interroger Tony Blair sur le scandale financier dans lequel il est empêtré depuis des semaines, celui «de l'argent contre des pairies» ? La presse britannique l'assurait ce week-end tandis que le porte-parole du Premier ministre le démentait hier. Qu'il soit interrogé ou pas, le leader travailliste est en mauvaise posture.

Prêts dissimulables. L'affaire démarre le 14 mars, par le biais d'une institution que Tony Blair a lui-même contribué à mettre en place. Ce jour-là, la commission chargée de vérifier les mérites et les qualités personnelles des candidats à une nomination à la chambre des Lords, haute chambre du Parlement britannique, bloque trois noms. Trois richissimes businessmen, un homme de la Bourse, Barry Townsley, un homme de l'immobilier, Sir David Garrard, et un acteur du secteur privé de la santé, Chai Patel, dont Downing Street a soutenu la candidature. Ces trois millionnaires s'avèrent avoir été de généreux, mais occultes, financiers du New Labour. Alors que les donations aux partis politiques sont strictement plafonnées et publiques, ces trois hommes avaient consenti des prêts, parfaitement dissimulables et pas forcément remboursables.

Depuis, les révélations se sont multipliées. Le Parti travailliste a dû avouer qu'il avait accepté 14 millions de livres (20,3 millions d'euros) de prêts clandestins. Le trésorier