New York de notre correspondant
«Dieu merci, je ne suis pas fou», avait répondu Zacarias Moussaoui à ses avocats en témoignant jeudi au cours de son procès qui se déroule à Alexandria, près de Washington. Depuis deux jours, ceux-ci s'emploient à démontrer le contraire : Moussaoui, victime d'une enfance perturbée, serait atteint de schizophrénie paranoïaque. Cette maladie mentale est selon eux une «circonstance atténuante» qui doit lui épargner une condamnation à mort pour complicité avec les auteurs des attentats du 11 septembre. La défense a appelé lundi à la barre plusieurs témoins, espérant atténuer l'effet produit par les déclarations du Français, jeudi. Il avait dit n'éprouver aucun remords quant aux attentats et souhaiter des maux pires encore aux Américains.
Ses deux soeurs, restées en France, ont témoigné dans des enregistrements vidéo. Elles ont relaté une enfance difficile aux mains d'un père violent qui battait les quatre frères et soeurs ainsi que leur mère. Elles ont expliqué qu'elles étaient elles-mêmes atteintes de troubles mentaux. Un travailleur social a déclaré que Moussaoui avait connu plusieurs orphelinats dans les six premières années de sa vie.
Un ancien ami, Gilles Cohen, de confession juive, s'est souvenu d'un Moussaoui «plein de joie de vivre» à l'âge de 18 ans, qu'il avait alors hébergé trois mois. «Nous avions du mal à comprendre pourquoi deux peuples de la même origine étaient à ce point ennemis alors que nous, un Arabe et un juif, étions les meilleu