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Libération

Les clandestins sortent de l'ombre aux Etats-Unis

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publié le 20 avril 2006 à 20h59

New York de notre correspondant

En suivant à la télévision les manifestations-fleuves contre un durcissement de la politique d'immigration, les Américains n'ont pas pu déceler ces dernières semaines le «fléau qui menace l'avenir de [leur] nation», dénoncé par le représentant républicain Tom Tancredo. Ils ont vu, dans les principales villes du pays, une marée humaine pacifique, parfaitement disciplinée, agitant des drapeaux américains et affirmant sur leurs panneaux : «Nous sommes venus travailler, nous ne sommes pas des criminels.» «Aucun n'avait ces visages de voyous dénoncés par certains sur Capitol Hill», le lieu du parlement américain, estime Adam Segal, directeur du Hispanic Voter Project, un programme de recherche de la Johns Hopkins University.

Criminalisation. Alors que le débat doit reprendre au Sénat la semaine prochaine, la classe politique s'interroge sur l'impact de ces manifestations sur l'opinion. Certains sénateurs, contre l'avis de la Maison Blanche, défendent une criminalisation des clandestins. La chambre des représentants a déjà voté un texte répressif en décembre. La population dans son ensemble continue de soutenir une politique restrictive face à l'immigration clandestine. Mais plusieurs sondages montrent qu'une majorité d'Américains souhaite que les clandestins bénéficient d'un statut légal s'ils remplissent certaines conditions (plus de cinq ans passés sur le territoire américain et maîtrise de l'anglais notamment). De plus, les manifestations pourraie