Katmandou envoyé spécial
Au moins trois personnes ont encore été tuées et des dizaines d'autres blessées, hier au Népal, lorsque la police a tiré sur des milliers de manifestants qui tentaient de défier le couvre-feu imposé à Katmandou pour empêcher la démonstration de force antimonarchique organisée par les partis d'opposition. Tandis que les habitants de la capitale étaient coincés chez eux, ceux qui résident en banlieue sont sortis en masse tout autour de la ville pour dénoncer le régime extra-constitutionnel du roi Gyanendra. Sur tous les grands axes qui desservent le boulevard périphérique, de véritables marées humaines ont défilé tout au long de la journée aux cris de «Vive la République ! A bas la monarchie !» A tel point que le couvre-feu, qui devait être levé à 20 heures, a finalement été étendu jusqu'à 3 heures du matin.
Passages à tabac. En plusieurs endroits, les manifestants ont tenté de forcer les cordons de police pour pénétrer dans le centre-ville, provoquant la riposte des forces de l'ordre. A Kalanki, l'un des principaux points d'entrée de Katmandou, les policiers ont ouvert le feu sur la foule. Selon des témoins, plusieurs personnes ont également été violemment tabassées, et l'armée aurait ensuite refusé l'entrée de la ville à une ambulance transportant des blessés, au motif qu'elle n'était pas munie d'un laissez-passer. L'hôpital où ils ont finalement été transportés manquait de personnel, les médecins n'ayant pas pu se rendre au travail. Selon les informat