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Libération

La santé chancelante de la Hongrie

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L'afflux de «touristes médicaux» de l'Ouest masque mal la déliquescence du système hospitalier.
publié le 24 avril 2006 à 21h01

Budapest, Miskolc envoyée spéciale

«La situation est tout de même moins noire qu'avant : le nombre de suicides diminue, l'espérance de vie à la naissance augmente, nous avons même contenu les infarctus du myocarde.» Le ministre hongrois de la Santé, Jeno Racz, se veut optimiste. Dans le cadre de la campagne pour les législatives, il s'apprête à défendre le bilan du gouvernement à la télévision. Tâche ingrate, car les Hongrois vont mal. Ils vivent moins vieux que la plupart des Européens et leur système de santé est en déliquescence.

La situation est pour le moins paradoxale. Destination privilégiée des investisseurs occidentaux depuis les années 90, la Hongrie est un modèle de transition réussie à l'Est. Dans le domaine de la santé, elle a même acquis une solide réputation à l'étranger : Allemands, Autrichiens, Nordiques viennent par milliers faire du «tourisme médical», en particulier dentaire. Formés aux techniques modernes, les praticiens hongrois proposent des services à des prix défiant toute concurrence.

Stress.

La dernière étude de l'OCDE sur la santé dans ses 32 Etats membres, publiée en décembre, ne laisse pourtant aucun doute. Une femme hongroise vit cinq ans de moins que chez les Quinze (76,5 ans contre 81,6 ans), un homme sept ans de moins (68,2 ans contre 75,5 ans). Seuls les pays baltes, issus de l'URSS, font pire. La Hongrie est aussi l'un des pays où l'on meurt le plus de cancers et de maladies cardio-vasculaires. «Durant le régime communiste, la population était