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Libération

Regain de violence raciste en Allemagne

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L'agression d'un Noir à Potsdam fait craindre des incidents lors de la Coupe du monde de foot.
par Pierre ROUCHALEOU
publié le 24 avril 2006 à 21h01

Berlin intérim

Dans la nuit du dimanche de Pâques, la paisible capitale du Brandebourg a été le théâtre d'un crime raciste d'une rare violence. Battu et laissé pour mort à un arrêt du tram, un ingénieur allemand d'origine éthiopienne de 37 ans, père de deux enfants, a eu la boîte crânienne enfoncée et plusieurs membres brisés. Sauvé par l'intervention d'un chauffeur de taxi, Ermyas Mulugeta lutte contre la mort. Depuis que Berlin a interdit deux associations néonazies ­ Kameradschaften ­, les groupuscules d'extrême droite se sont concentrés sur Potsdam, une ville gouvernée par Die Linke-PDS, les ex-communistes.

En avril, on a recensé quatre agressions très violentes ponctuées de «Heil Hitler» vociférés par d'ex-membres d'une Kameradschaft dissoute, la Sturm 27. En quinze ans, plus de 100 personnes sont mortes à la suite d'agressions racistes perpétrées dans l'ensemble des nouveaux Länder. L'an dernier, les autorités ont enregistré plus de 770 agressions ayant des motivations d'extrême droite.

L'arrestation de deux suspects sympathisants de l'extrême droite n'a pas pour autant fait diminuer la crainte que la hausse de la violence xénophobe ne trouble gravement la sécurité de la Coupe du monde de football, du 9 juin au 9 juillet. L'inquiétude grandit sur la protection des joueurs et supporteurs de cinq pays africains et des sept pays latino-américains participants. D'autant que deux des douze stades où se joueront les rencontres ­ Berlin et Leipzig ­ se trouvent dans la partie or