L'Irak s'est doté, ce week-end, d'une nouvelle troïka. Le nouvel homme fort du pays, le Premier ministre chiite Jawad al-Maliki, dispose d'un mois pour former un gouvernement le plus large possible, qui aura pour mission d'enrayer l'engrenage des violences intercommunautaires qui ensanglantent le pays depuis le dynamitage du mausolée chiite de Samarra, le 22 février.
Jawad al-Maliki, un sectaire chargé de rassembler
Relativement mal connu, le nouveau Premier ministre, Jawad al-Maliki, est souvent décrit comme un homme à poigne. Là où son prédécesseur (et chef de son parti) Ibrahim al-Jaafari apparaissait comme un intellectuel volontiers austère, émaillant ses propos de métaphores et de références religieuses, Jawad al-Maliki s'est imposé, ces deux dernières années, comme le héraut de la communauté chiite, dénonçant sans mâcher ses mots les attentats et les violences dont elle a été la cible de la part des extrémistes sunnites. A la tête de la Commission de la sécurité du Parlement transitoire, élu le 30 janvier 2005, il a été l'instigateur d'une loi antiterroriste particulièrement répressive. En 2003-2004, il avait siégé comme adjoint au comité chargé de purger l'administration des baasistes. C'est cet organisme qui avait entériné la dissolution de l'armée irakienne, donnant un essor décisif à la rébellion armée.
Jawad al-Maliki Nouri Kamel de son vrai prénom n'est rentré en Irak qu'en 2003, après la chute de Saddam Hussein. Il était parti en exil en Syrie puis en Iran au d