«La vie de Jésus valait 30 pièces d'or, celle du jeune assassiné dans la gare centrale valait un MP3», constatait le cardinal Godfried Danneels, primat de Belgique, lors de sa messe de Pâques. Dix jours après le fait divers qui a secoué la Belgique tout entière, l'émotion était toujours palpable dimanche. Pour orner le cercueil lors de l'enterrement, le roi Albert et la reine Paola ont envoyé une couronne de fleurs. Et la foule compacte des 80 000 anonymes, flamands, francophones, immigrés, hommes politiques ou jeunes , venus de toute la Belgique pour défiler en silence dimanche dans les rues de Bruxelles à la mémoire de Joe Van Holsbeeck.
Visages. Le 12 avril, le jeune homme de 17 ans, accompagné d'un ami, tombait sous les coups de couteau de deux agresseurs, vraisemblablement d'origine maghrébine, qui tentaient de lui extorquer son lecteur MP3. Cinq coups, dont un mortel, et un « rictus » tracé à la lame sur le visage de l'adolescent. Il est alors 17 heures, heure de pointe. La gare centrale de Bruxelles, à deux pas de la fameuse Grand Place, est comble. Les assassins réussissent à prendre la fuite, sous l'oeil des caméras de surveillance. Mais leurs visages sont désormais relayés par la police et les médias. Dans tout le pays, la chasse à l'homme est lancée.
Pour calmer les esprits, le chef du gouvernement, Guy Verhofstadt, a annoncé qu'il allait accorder «plus d'attention à la criminalité des jeunes en général et à l'extorsion en particulier», tout en appelant chacun à con