Plus d'un millier de vols secrets de la CIA ont transité depuis 2001 dans les aéroports européens, sans que les Etats concernés ne demandent aucune information. Avec la complicité passive de ces gouvernements, les services secrets américains ont pu enlever des suspects de terrorisme dans l'Union européenne et les envoyer dans des pays où ils ont été torturés. C'est ce qu'on peut lire dans le rapport intérimaire de la commission d'enquête spéciale du Parlement européen.
Enlèvement. Le rapporteur Claudio Fava (socialiste italien), qui faisait le point, hier, à Bruxelles, confirme les accusations qui ont suivi la révélation par le Washington Post, en novembre, de l'existence de prisons secrètes où, depuis le 11 septembre, seraient détenus et interrogés de présumés terroristes. Pour Fava, les gouvernements européens ont fait preuve d'une «inertie coupable» et ne pouvaient ignorer la nature de ces vols, dont «le parcours et la quantité nous laissent penser qu'ils ne s'arrêtaient pas seulement pour s'approvisionner en carburant». L'Italie, la Suède, l'Allemagne, l'Espagne, le Royaume-Uni et l'Irlande, mais aussi les pays de l'Est, sont visés dans ce texte qui arrive aux mêmes conclusions qu'un rapport du Conseil de l'Europe, institution basée à Strasbourg.
L'Italie est notamment épinglée pour avoir fermé les yeux sur l'enlèvement de l'imam de Milan, Abou Omar, et la Suède pour avoir livré deux Egyptiens à la CIA. Selon plusieurs témoins qui ont déposé devant les eurodéputés, l'Ouzbé