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Libération

Mauvaise passe pour Tony Blair

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Une polémique autour de criminels étrangers libérés plombe le Premier ministre.
publié le 28 avril 2006 à 21h04

Pour Tony Blair, ce fut un «mercredi noir». Son vice-Premier ministre John Prescott avoue une liaison extraconjugale avec une secrétaire, sa ministre de la Santé se fait huer par 2 000 infirmières en colère, et voilà que son ministre de l'Intérieur plonge le gouvernement dans une très embarrassante affaire...

Charles Clarke a avoué que, ces sept dernières années, ses services avaient libéré 1 023 criminels étrangers en fin de peine, sans vérifier s'il y avait lieu de les expulser. Or, la justice avait explicitement recommandé le renvoi d'au moins 160 de ces délinquants, dont des meurtriers, des pédophiles et des violeurs. Ce «fiasco systémique», comme l'a qualifié Blair devant la Chambre des communes, fait évidemment désordre dans le tableau d'une équipe qui se targue de sa poigne de fer contre la criminalité et l'immigration clandestine.

Pire, Charles Clarke a été contraint de reconnaître que 288 de ces prisonniers étrangers ont été relâchés depuis l'été, alors que le Home Office avait pris conscience du défaut de communication entre le système pénitentiaire et les services d'immigration. Depuis mercredi, les appels à la démission de Clarke se multiplient dans l'opposition, chez les conservateurs comme chez les libéraux-démocrates, mais Blair lui a maintenu sa confiance pour le moment.

L'affaire tombe on ne peut plus mal, à quelques jours des élections locales du 4 mai, où l'on s'attend à une poussée de l'extrême droite. Dans un récent sondage, le Parti national britannique (B