Le président du Guatemala, Oscar Berger, a annoncé jeudi soir qu'il allait déployer 11 000 militaires soit la quasi-totalité de l'armée de ce pays d'Amérique centrale dans les régions les plus touchées par la recrudescence de la violence attribuée par l'Etat aux gangs armés des maras. Fourmis géantes. Les maras, bandes de jeunes délinquants spécialisées dans le trafic de drogue et le racket, et dont le nom viendrait des marabuntas, fourmis géantes tropicales, sont devenues ces dernières années l'un des problèmes prioritaires des pays d'Amérique centrale, notamment du Salvador, du Honduras et du Guatemala, où elles auraient notamment fait plus de 5 000 morts en 2005. Il s'agit souvent d'adolescents qui ont grandi dans des familles d'immigrés clandestins, dans les rues des grandes villes de Californie, avant d'être renvoyés dans leurs pays d'origine. Ainsi, les maras les plus connues et les plus violentes, la MS13 et la M18, font référence à la 13e et à la 18e rue de Los Angeles (Libération du 23 janvier). Selon des estimations officielles, les maras comptent environ 80 000 jeunes membres en Amérique centrale.
Au début du mois, lors d'une réunion de policiers de différents pays de la région, un des chefs de la police salvadorienne affirmait que son pays était «en guerre» et que les maras menaçaient la stabilité du Salvador.
Remilitarisation. La décision d'Oscar Berger de déployer l'armée partout «où ce sera nécessaire» inquiète les ONG des droits de l'homme guatémaltèques. E