Washington de notre correspondant
Depuis un mois, un fait divers un viol émeut la presse américaine, réussissant à conquérir, cette semaine, la couverture de Newsweek. Car les suspects sont des jeunes gens de bonne famille, étudiants blancs d'une université très prestigieuse, Duke, en Caroline du Nord. Et la victime est une stripteaseuse noire.
Race, sexe, fric, crime. Un tel cocktail est détonant, on le sait depuis l'affaire O.J. Simpson. Le décor, tout de contrastes, est également parfait : une petite ville éprouvée par la désindustrialisation et qui abrite un symbole de l'élite américaine, Duke. Ici, les droits d'inscription d'un étudiant (44 000 dollars) surpassent le revenu moyen des ménages. Enfin, nous sommes dans le Sud. L'image d'une Noire violée par ses employeurs blancs, riches et soûls, a brutalement fait resurgir maints démons du passé.
Mais a-t-elle été violée par ceux qu'elle dénonce ? Les jeunes gens démentent. Et aujourd'hui, c'est leur vérité (défendue par de riches avocats de la côte Est et par des chroniqueurs conservateurs) contre celle de la jeune femme (qui a convaincu les procureurs et a le soutien d'organisations noires). Chaque jour apporte des éléments contradictoires. Si beaucoup de commentateurs ont déjà choisi leur camp, rien ne permet encore de trancher.
Tribus indiennes. Ce que l'on sait : dans la nuit du 13 au 14 mars, deux stripteaseuses sont embauchées par des étudiants pour mettre un peu de sel lors de leur fête. Quand elles arrivent à l'a