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Libération

Les Etats-Unis privés de leurs immigrés

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publié le 2 mai 2006 à 21h06

New York, Los Angeles

de nos correspondants

Son enfant a séché l'école et sa femme n'a fait aucune course de la journée. Jose Perdomo, 35 ans, est venu participer à une chaîne humaine dans le Garment District, le quartier du textile de Manhattan. Travaillant dans une entreprise de confection, il prend part à la journée d'action intitulée «Un jour sans les immigrés», organisée aux Etats-Unis pour s'opposer à un projet de loi en discussion au Sénat visant à durcir la répression contre les clandestins. Plusieurs associations avaient appelé hier les immigrés à geler toute activité : ne pas travailler, ne pas envoyer leurs enfants à l'école, ne pas consommer. Avec des centaines d'autres manifestants, Jose Perdomo agite un panneau : «Nous sommes l'Amérique.» Lui-même vient d'être naturalisé, après seize ans de présence aux Etats-Unis. «Je suis venu pour aider tous ceux qui construisent le pays et méritent de rester ici», dit-il. Dans l'après-midi, des manifestations-fleuves ont eu lieu dans les grandes villes du pays, notamment à Los Angeles, puis des veillées aux bougies. Cette journée d'action ne visait pas seulement à «défendre les droits des immigrés», mais aussi à «montrer leur impact économique», explique Sherry Kane, porte-parole du syndicat Unite Here, qui organisait la chaîne humaine du Garment District.

Certaines entreprises employant des latinos ont annoncé qu'elles cessaient leurs activités pendant la journée. Tyson Foods, le plus gros producteur de viande au monde, a fer