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Libération

Au Tchad, un Président en état de guerre

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publié le 3 mai 2006 à 21h06

N'Djamena de notre correspondante

Après quinze ans au pouvoir et à la veille de sa troisième élection présidentielle, le chef de l'Etat tchadien reste ce qu'il a toujours été : un chef de guerre. En guerre contre le Soudan, contre les opposants, qui boycottent le scrutin d'aujourd'hui, contre la rébellion, qui a promis de le renverser. «Sa ténacité et son audace militaire forcent le respect et lui confèrent une certaine aura auprès de ses troupes», confie un officier tchadien. Lâché par son clan depuis plusieurs mois, en proie à de multiples rébellions, notamment celle du Front uni pour le changement (FUC), qui est arrivé aux portes de N'Djamena le 13 avril, le Président n'a jamais semblé aussi seul et pourtant aussi déterminé à aller jusqu'au bout. Se présenter coûte que coûte à l'élection, même sans adversaire de poids, opposer une fin de non-recevoir à toutes les voix politiques ou de la société civile qui réclament le dialogue. Seul contre tous, avec un unique soutien, de poids, mais de plus en plus décrié, la France.

Maquis. Après avoir décroché une licence de pilote professionnel dans le nord de la France, à la fin des années 70, Déby rejoint le maquis en 1977 aux côtés d'Hissène Habré. En 1982, à la tête des Forces armées du Nord, il remporte la longue guerre de N'Djamena. Formé à l'Ecole de guerre en France en 1985, il repousse l'offensive libyenne en 1987. «Vainqueur des Libyens», il devient numéro deux du régime avant de regagner le maquis quelques mois plus tard. De