Londres de notre correspondante
Il y a meilleure façon d'aborder une élection, fût-elle limitée au renouvellement de 4 360 élus locaux, à travers la seule Angleterre. Surtout quand cette élection, qui se déroule demain, est présentée comme un test politique pour le Premier ministre britannique.
Emoluments. Tony Blair n'a cessé de traverser les tempêtes depuis le début de l'année, avec une accélération ces derniers jours. Dans l'ordre, il a vu sa ministre de la Culture, Tessa Jowell, mise en difficulté, alors que les Britanniques découvraient que son mari était soupçonné d'avoir fait un faux témoignage au profit de Silvio Berlusconi contre d'amples émoluments ; puis il s'est fait étriller pour avoir accepté des prêts secrets afin de financer sa campagne électorale l'année dernière. Des prêts qui pourraient avoir été concédés par de riches hommes d'affaires dans la perspective d'obtenir un siège à la Chambre des lords, ou à tout le moins une décoration. A peine le temps de souffler, et voilà qu'ont éclaté deux nouveaux scandales. Le premier est une énième affaire de maîtresse : John Prescott, âgé de 67 ans, vice-Premier ministre et figure symbolique des travaillistes version populaire, a dû admettre qu'il avait eu une liaison avec Tracey Temple, son assistante, âgée de 43 ans.
Mais le plus embarrassant, alors que les électeurs anglais se rendent aux urnes demain, est le faux pas de Charles Clarke, ministre de l'Intérieur, alors que le New Labour a fait de la lutte anticriminalité