Pékin de notre correspondant
La «guerre du carnet de chèques», que se livrent la Chine populaire et Taiwan afin d'attirer dans leur camp les petites nations du Pacifique, a plongé les îles Salomon dans le chaos au cours des deux dernières semaines. Le 20 avril, les armées australienne, néo-zélandaise et fidjienne ont dû intervenir pour mettre un terme aux deux jours d'émeutes qui ont suivi l'élection du Premier ministre du micro-Etat, Snyder Rini. Les manifestants l'accusaient d'avoir acheté les députés qui l'ont élu avec des pots-de-vin qu'il aurait perçus de la Chine ou de Taiwan.
Arrosage. Pour l'heure, les îles Salomon font partie des 26 pays du monde reconnaissant Taiwan. L'île nationaliste dépenserait en argent comptant plus de 10 millions de dollars par an pour arroser les hommes politiques au pouvoir.
Mais Pékin, dont l'objectif est d'obtenir la reconnaissance diplomatique du petit Etat qui compte 500 000 habitants, n'est pas en reste. Selon une enquête de la presse australienne, 1,2 million de dollars aurait été payé par la Chine populaire au leader de l'opposition Job Tausinga, afin qu'il s'engage à renier Taiwan une fois au pouvoir. L'accord secret aurait été conclu en marge de la conférence de l'OMC à Hongkong en décembre. Ces «fuites» émaneraient du gouvernement australien, passablement irrité par les manoeuvres des deux Chine sur son pré carré. «Les influences inappropriées de pays tiers aux Salomon sont à bannir totalement, s'est emporté, la semaine dernière, le