New York de notre correspondant
«Nous, les jurés, n'avons pas estimé à l'unanimité qu'une sentence de mort devait être imposée.» Après sept jours de délibérations, les neuf hommes et les trois femmes qui avaient à se prononcer sur le sort de Zacarias Moussaoui ont apposé hier leur signature sous cette phrase. Le Français de 37 ans, qui avait plaidé coupable de complicité avec les auteurs des attentats du 11 septembre 2001, est d'office condamné à la prison à vie avec impossibilité d'obtenir de réduction de peine. Après la lecture du verdict, Moussaoui a quitté la salle d'audience en déclarant : «America, you lost, I won !» (Amérique, tu as perdu, j'ai gagné.)
Vu de l'extérieur, un tel jugement paraît logique. Zacarias Moussaoui avait déjà été arrêté et se trouvait en prison lorsque les attentats ont eu lieu. Dans un éditorial publié lundi, le Washington Post, qui a pris position contre sa condamnation à la peine de mort, avait résumé les raisons pour lesquelles celle-ci était difficile à appliquer : «Les liens de M. Moussaoui avec les attentats sont ténus.» Il «n'a tué personne». En outre, le condamner à mort risquait «d'en faire un martyr dans l'esprit des sympathisants d'Al-Qaeda autour du monde».
«Bonne planète». Mais, vu de l'intérieur du procès, la peine de mort était loin d'être exclue. D'abord, l'accusé, par son comportement et ses déclarations, semblait avoir tout fait pour obtenir un tel verdict. Ensuite, l'accusation avait déjà convaincu les jurés de rentrer dans sa l