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Libération

Darfour : un plan de paix délivré au forceps

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Un accord a été signé par Khartoum et le principal groupe rebelle, mais son application reste incertaine.
publié le 8 mai 2006 à 21h09

Abuja envoyée spéciale

Le ouf de soulagement a résonné samedi d'Abuja à Washington. Après une semaine de tergiversations, soumis à une très forte pression internationale, le principal groupe rebelle a accepté de signer avec le gouvernement soudanais un plan de paix sur le Darfour. L'Union africaine, qui n'a pas ménagé sa peine durant les deux ans de pourparlers, avait échoué à convaincre les récalcitrants. Mardi, le secrétaire d'Etat adjoint américain Robert Zoellick a débarqué au Nigeria avec une mission : arracher l'accord de paix.

Enjeu. «Avec les manifestations et la mobilisation de plus en plus grande des étudiants, le Darfour devient pour nous un enjeu de politique intérieure», confiait une source proche de la délégation américaine. Par l'intermédiaire de l'acteur George Clooney, qui est allé filmer avec son père les camps de déplacés, la question de l'inaction des autorités américaines a pris une ampleur sans précédent. En 2004, elles avaient accusé Khartoum de génocide. Depuis, la situation sur le terrain s'est aggravée. A ce jour, le conflit a fait au moins 180 000 morts et deux millions de déplacés.

Négociateur de la dernière chance, Robert Zoellick était d'autant plus motivé que, de source diplomatique, c'est lui qui avait poussé sur le devant de la scène Minni Minawi, leader de la principale faction du Mouvement de libération du Soudan (MLS).

Après avoir fait passer une nuit blanche à un bataillon de sommités africaines et occidentales, le jeune chef militaire a été