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Libération

Politique vaticane à la sauce aigre-douce

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Pékin souffle le chaud et le froid dans ses relations diplomatiques avec le pape Benoît XVI.
publié le 8 mai 2006 à 21h09

Rome/Pekin de nos correspondants.

Ce n'est pas encore le grand bond en arrière, mais les relations entre la Chine et le Vatican ont connu un brusque refroidissement après la nomination, le 30 avril et le 2 mai, de deux évêques par Pékin sans l'accord du Saint-Siège. «Il s'agit d'une grave violation de la liberté religieuse qui a provoqué une profonde contrariété au pape Benoît XVI», a commenté le porte-parole du souverain pontife, Joaquin Navarro-Valls. Cette décision de l'église patriotique chinoise qui ne reconnaît pas le Vatican peut valoir aux intéressés «de sévères sanctions canoniques», à savoir l'excommunication.

Ouverture. Depuis quelques mois, les rapports entre Pékin et le Saint-Siège semblaient pourtant en voie de lente mais concrète normalisation. Il y a deux mois, un voyage du pape en Chine à l'occasion des Jeux olympiques de 2008 avait même été envisagé. En mars, le ministre des Affaires étrangères du Vatican, Giovanni Lajolo, avait révélé l'existence de négociations secrètes, parlé «d'ouverture» des autorités chinoises, précisant qu'il y avait «des hauts et des bas comme dans toute discussion» mais que les entretiens n'étaient «pas privés de fruits». L'époque de l'affrontement direct semblait en passe d'être révolue.

«Des deux côtés, il y a un désir réel de rétablir au plus vite des relations diplomatiques. Il reste néanmoins pas mal de questions à régler, à commencer par la nomination des évêques et le statut des catholiques. Actuellement, le gouvernement chinoi