New York de notre correspondant
Un territoire américain de près de 4 millions d'habitants est en état de cessation de paiement. Depuis une semaine, une partie des services publics est suspendue, les écoles sont fermées, près de 100 000 personnes ont arrêté de travailler. Pourtant, la situation ne provoque guère d'émoi aux Etats-Unis : aucune réaction officielle, une couverture limitée des médias. C'est que le territoire en question n'est pas un Etat américain, mais une île au statut bizarroïde. Porto Rico fait partie des Etats-Unis mais a son drapeau, sa Constitution et son équipe aux Jeux olympiques. Son chef d'Etat est le président des Etats-Unis mais ses ressortissants ne votent pas pour l'élire, quand bien même ils ont la nationalité américaine et peuvent se déplacer ou travailler librement sur le territoire américain. Porto Rico est, pour les Etats-Unis, un «commonwealth», au même titre que les Virgin Islands ou Guam.
Affrontement. La crise a été provoquée par un différend entre le gouverneur et le Parlement sur l'instauration d'une taxe à la consommation qui permettrait de garantir un nouvel emprunt. «La situation est avant tout révélatrice du dysfonctionnement du gouvernement de l'île, estime Cesar Perales, président du Puerto Rican Legal Defense and Education Fund, une association de défense des droits des Portoricains aux Etats-Unis. C'est la conséquence d'un affrontement politique entre les deux partis sur le budget et la fiscalité.» Dès le début du blocage, le 1er m