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Libération

La «séduction de l'Europe» sur un coin de zinc

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Des débats ont eu lieu dans 27 célèbres cafés des actuels et futurs pays membres de l'UE.
publié le 10 mai 2006 à 21h10

«Les cafés font l'Europe. [...] Dessinez la carte des cafés, vous obtiendrez les principaux contours de l'idée européenne...» : c'est en partant de cette réflexion de l'écrivain et philosophe George Steiner que l'Autriche ­ en charge de la présidence de l'Union européenne jusqu'à fin juin ­ a eu l'idée originale d'organiser, hier matin, des débats dans vingt-sept célèbres cafés des actuels et futurs pays membres de l'UE. De Dublin à Athènes, en passant par Lisbonne et Riga comme Bucarest et Sofia (qui doivent adhérer début 2007), un écrivain national est venu lire un texte sur le thème de la «séduction de l'Europe», manière d'engager la discussion avec le public autour d'une sélection de pâtisseries typiques du Vieux Continent.

«En manque de rêves». Aux Deux-Magots, lieu de rendez-vous illustre du Tout-Paris de l'après-guerre, l'écrivaine Christiane Singer s'est joliment efforcée d'insuffler un souffle lyrique et poétique sur l'Europe, face au commissaire Jacques Barrot qui s'extasiait sur les réalisations en cours pour faciliter la traversée des Alpes. «Que faire pour l'Europe ? J'avoue que je suis sec d'idées et surtout en manque de rêve», s'est désolé un monsieur. Brodant sur le thème mythique de l'enlèvement d'Europe par Zeus transformé en taureau, l'écrivaine n'a pu que déplorer, avec lui, ce nouveau «rapt qui visse la conscience européenne à l'unique ratio» et au «seul critère du rendement». Au lieu de «l'éthique, de l'esthétique, de la culture et de la spiritualité, po