Bruxelles (UE)
de notre correspondant
Près d'un an après les non français (le 29 mai) et néerlandais (le 1er juin), l'Europe a toujours la gueule de bois. Certes, symboliquement, le Parlement estonien a ratifié, hier, pour célébrer la «journée de l'Europe», le projet de Constitution européenne, devenant ainsi le quinzième pays à le faire. La Finlande devrait suivre avant le début de sa présidence tournante de l'Union, en juillet.
Mais personne n'est dupe : l'avenir de ce texte est plus que compromis, sauf à imaginer que les Français et les Néerlandais approuvent demain ce qu'ils ont rejeté hier et que les sept derniers Etats membres à ne pas s'être prononcés, dont la Pologne et le Royaume-Uni, organisent les référendums promis. «La France ne va pas soumettre une nouvelle fois le texte rejeté, a reconnu hier le président du Parlement européen, Josep Borrell. Ce n'est pas une nouveauté de le dire.» Le problème est que l'Europe n'a pour l'instant pas de projet de rechange et qu'aucun «plan B» ne se profile à l'horizon.
Il est donc plus que probable que le sommet des chefs d'Etat et de gouvernement, mi-juin, décidera de prolonger la «période de réflexion» décrétée en juin 2005, une réflexion qui a toutes les apparences d'une «pause», les débats prévus sur l'avenir de l'Europe n'ayant pas été organisés et les politiques, notamment en France, évitant soigneusement le sujet. Les partenaires de Paris et de La Haye ne font d'ailleurs pas mystère qu'ils attendent les élections prévues dan