Gaza envoyé spécial
Ils sont les premières victimes de l'arrêt de l'aide internationale aux Palestiniens. Ces dernières semaines, quatre personnes sont mortes à l'hôpital Chifa de Gaza, faute de soins. «Depuis le mois de mars, nous avons dû réduire les traitements de nos patients souffrant de problèmes rénaux, explique le porte-parole de l'hôpital, le Dr Jomaa al-Saqqa. De trois dialyses hebdomadaires, nous sommes passés à deux. Et quatre malades n'y ont pas survécu.»
Démunis. Les autres continuent à venir régulièrement faire leur traitement. Comme le petit Mohammed Balhoul, à moitié allongé sur son lit, l'air absent. Depuis plus de trois heures, deux tubes relient son bras droit à une grosse machine bleue. Pour soigner son insuffisance rénale chronique, il est contraint à faire des dialyses. Le jeune garçon est affaibli mais encore en état de s'énerver lorsque sa mère Nadia donne son âge : 13 ans. «Il a honte d'être aussi chétif pour son âge.» Le garçon aux grands yeux noirs esquisse un geste d'humeur, puis retourne à sa rêverie. La mère s'inquiète : le nombre des dialyses a diminué, et leur qualité aussi. «Depuis deux mois, nous n'avons plus les médicaments nécessaires, affirme le Dr Mazen el- Aloul. Nous sommes obligés de remplacer l'un des produits essentiels, l'érythropoïétine, par des transfusions sanguines.» Une solution peu satisfaisante, qui ne règle pas les problèmes d'anémie des patients comme Mohammed. «Il ne va pas à l'école, il ne peut pas marcher, continue sa mè