Menu
Libération

Dérive autoritaire au Sénégal

Article réservé aux abonnés
L'opposition et la société civile dénoncent le harcèlement du pouvoir.
par Emile JOSSELIN
publié le 11 mai 2006 à 21h11

Dakar de notre correspondante

Que se passe-t-il au pays de la Teranga (1), considéré jusqu'ici comme un modèle de démocratie en Afrique de l'Ouest ? A moins de dix mois des élections législatives et présidentielle de février 2007, le climat politique est de plus en plus tendu au Sénégal. Arrivé avec le slogan sopi («changement») à la tête du pays en 2000, après quarante ans de socialisme, Abdoulaye Wade est dénoncé par l'opposition et la société civile pour ses dérives autoritaires.

Amath Dansokho, député et secrétaire général du Parti de l'indépendance et du travail (opposition de gauche), qui avait critiqué le régime actuel pour sa gestion, est accusé de «troubles à l'ordre public». Son sort se jouera le 19 mai, date prévue de son jugement. Son camarade de parti, Ibrahima Sène, a été inculpé, puis relaxé, pour avoir annoncé que 440 milliards de francs CFA (environ 670 millions d'euros) avaient quitté les caisses de l'Etat pour être transférés dans des banques étrangères.

«Complot». Sous les verrous depuis le 18 avril, Jean-Paul Dias, responsable du petit parti d'opposition, le Bloc des centristes Gaïndé (BCG), est accusé d'avoir fomenté «un complot» et d'inciter «les citoyens à s'armer contre les autorités de l'Etat». Sans compter les convocations à la Division des investigations criminelles d'autres opposants, de journalistes ou encore la fermeture d'antennes radio.

Selon le ministre de l'Intérieur, Ousmane Ngom, en ce qui concerne les opposants Dansokho et Dias, «il s'est ag